Les temps de l’amour et du couple

Journée d’études du 3 décembre 2010 –

Les Temps de l’Amour et du couple conçue et organisée par Marie-Carmen Garcia

 

AAAAAmour

Les contes de fées s’achèvent sur la promesse d’un avenir radieux pour les grenouilles devenues princes charmants et les princesses qui les ont embrassées. Mais qu’advient-il de l’amour et des couples au fil du temps ?
Le couple contemporain est le fruit d’une alliance paradoxale entre un sentiment périssable et un idéal de pérennité. Au cours de cette journée,  les temporalités du sentiment amoureux ont été explorées. Que deviennent les grenouilles et les princesses une fois les émois du premier baiser passés?

 

POSTCAST : http://feeds.univ-lyon2.fr/Lestempsdelamouretducouple

Qui veut la peau de la sociologie?

Alors qu’une pétition contre l’éviction de la sociologie au concours CNRS prend de l’ampleur, retour en archives avec Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, Bernard Lahire et Jean-Louis Fabiani, sur les débats autour de l’utilité ou de la scientificité de la sociologie.

Max Weber (avec la barbe) en 1919 à Munich
Max Weber (avec la barbe) en 1919 à Munich Crédits : LeemageAFP

Une pétition ouverte cette semaine sur change.org et intitulée « Concours CNRS 2017 : la sociologie déclassée, l’autonomie scientifique remise en cause » mobilise le monde académique. En jeu : protester contre l’éviction des quatre sociologues finalistes qui s’étaient hissés jusqu’à l’admissibilité du concours de recrutement, très sélectif, pour trois postes de chercheurs CNRS dans la catégorie « droit et sociologie ».

 

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Les amours clandestines durables

Radio Télévision Suisse

Egosystème, 8 avril 2017 13h03

Les amours clandestines durables

Lʹinfidélité prend parfois la couleur dʹun extra sans conséquence. Parfois, les sentiments se mêlent et font durer les amours. Marie Carmen Garcia est professeur de sociologie et durant près de 5 ans a suivi ces hommes et femmes de lʹombre installés dans des histoires au long cours. Souvent douloureuses, toujours passionnés, ces amours peinent à trouver une fin heureuse, les femmes en font souvent les frais. Lʹhomme souvent domine et fixe les règles du jeu. Caricatural? Un peu sans doute.
Voyage au pays des 5 à 7 enflammés.
Marie Carmen Garcia: « Amours clandestines », paru aux presses universitaires de Lyon.

 

ÉMISSION

Les classes populaires et le FN

Entretien vidéo :

Gérard Mauger : « Les classes populaires et le FN »

 

Moins d’un ouvrier sur sept a voté FN en 2015
Source : L’humanité, 6 février 2017


Les enquêtes disponibles remettent en cause le stéréotype de l’électeur FN en « beauf machiste et homophobe, raciste et xénophobe ».

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 1995, Libération publiait un scoop au vu d’un sondage postélectoral : le FN serait devenu le « nouveau parti de la classe ouvrière »… Qu’en est-il aujourd’hui ? Lors des élections régionales de 2015, si plus de la moitié de l’électorat FN se recrute dans les classes populaires (ouvriers, employés et retraités ex-ouvriers ou employés), c’est en fait moins d’un ouvrier sur sept qui a voté pour le FN dès lors que l’on tient compte des abstentionnistes et des non-inscrits. C’est dire que, s’il y a aujourd’hui un « nouveau parti des classes populaires », c’est – et de très loin – celui de l’abstention.

Le constat ne dispense pas pour autant de s’interroger sur cette fraction des classes populaires qui vote FN. La question est au fond celle que pose Thomas Frank à propos des classes populaires nord-américaines : pourquoi les pauvres votent-ils à droite (1) ? Seules des enquêtes de terrain peuvent permettre d’y répondre. Contre l’idée reçue qui voudrait que le vote exprime le choix d’un programme, il faut rappeler, en effet, la très inégale distribution sociale des compétences politiques et, au-delà, de l’intérêt pour la politique. Désintérêt qu’accentue la professionnalisation croissante de la vie politique et qui permet de comprendre, au moins pour partie, la très inégale participation électorale. De ce fait, on ne saurait déduire, par exemple, du vote FN d’un ouvrier ou d’une employée son adhésion au programme du FN (dont, le plus souvent, ils ignorent tout ou ne savent pas grand-chose). Si ces votes FN n’ont, bien sûr, pas rien à voir avec le FN, il faut néanmoins s’interroger sur la signification qui leur est attribuée. Que veut dire l’ouvrier ou l’employée qui vote FN ? Un ouvrier qui vote FN est-il un « ouvrier raciste » et que signifie « raciste » dans son cas ? L’est-il au même sens qu’un bourgeois traditionaliste, qui vote lui aussi FN ?

L’influence délétère de la crise des sociabilités populaires
Les enquêtes disponibles remettent en cause le stéréotype de l’électeur FN en « beauf machiste et homophobe, raciste et xénophobe » qui doit sans doute plus à un « racisme de classe » qui s’ignore qu’à l’enquête de terrain. Mettant en évidence l’influence délétère de la crise des sociabilités populaires, elles interpellent également des interprétations banalisées comme celle du vote FN généralisé de « la France périphérique », ou celle du vote FN comme expression du ressentiment dû au déclassement. Elles montrent les effets de l’exacerbation des luttes de concurrence entre « Français » et « immigrés », du « procès » dont « la respectabilité » est l’enjeu, entre classes populaires « établies » et classes populaires « marginalisées », à propos de la délinquance, des incivilités de l’assistanat (« les cas soces »). Pour la fraction « établie », le vote FN permet de se démarquer – moralement – des fractions précarisées, paupérisées et souvent immigrées, et, pour la fraction « marginalisée », de se distinguer de « plus bas qu’elle ». Les enquêtes soulignent également les effets de la perte d’influence des « idées de gauche » et ceux de l’inculcation politico-médiatique des visions racistes ou encore ceux de l’héritage politique familial.

On peut tirer au moins deux conclusions « politiques » de ces enquêtes. L’analyse des données statistiques disponibles met en évidence la très grande dispersion sociale et la volatilité de l’électorat FN. Tout oppose, en fait, sa composante populaire à celle issue des beaux quartiers, qui se retrouve dans la Manif pour tous, tout comme s’opposent, au sommet de l’appareil FN, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen. C’est dire, comme y insistent Daniel Gaxie et Patrick Lehingue (2), que « l’électorat FN n’existe pas » : il s’agit en fait d’un « conglomérat » miné par ses contradictions internes. Il faut donc prendre appui sur ces contradictions et travailler à hâter son implosion. Par ailleurs, les enquêtes sur le vote FN dans les classes populaires mettent en évidence les impasses du militantisme anti-FN, à commencer par sa vindicte contre « les prolos bornés et racistes » qui votent FN. La reconquête des classes populaires – qu’elles s’abstiennent ou votent FN – passe par la réhabilitation de leur ethos traditionnel, de leur « souci de respectabilité » (la « common decency », si l’on veut, fondée sur l’ardeur au travail, l’honnêteté, le respect de soi-même et des autres) des classes populaires – Français et immigrés confondus.

(1) Pourquoi les pauvres votent à droite, Thomas Frank, Éditions Agone.
(2) Les Classes populaires et le FN, livre coordonné par Gérard Mauger et Willy Pelletier, Éditions du Croquant, collection « Savoir/Agir », 18 euros pour le livre, 14 euros pour l’e-book.

Le couple

 FRANCE CULTURE

LE COUPLE, « NOUVELLES ALLIANCES »,

9 JANVIER 2017

PODCAST : https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-vagues/le-couple-15-nouvelles-alliances